Méfisto Vancouleur

De Anskylvia
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Thème du Personnage

Fiche Personnage
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  • Nom: Vancouleur
  • Prénom: Mefisto
  • Âge: 25 ans
  • Corpulence: 1m65 pour 70kg
  • Lieu de Naissance: Inconnue
  • Nation d’origine: Haurienne
  • Affiliation: Aucune
  • Ethnie: Humain


Portrait Physique

Personnage haut en couleur, atypique et déviant Mefisto ne passe pas inaperçue sous aucun prétexte que ce soit sa peau qu’il maintient blanche à l’aide de cosmétique, ses yeux ayant pris couleur ambre par d’étranges procédés ou ses cheveux décoloré d’un côté. Sa garde robe n’est pas en reste composée de nombre d'accessoires et tenues toutes plus fantaisistes les unes que les autres. Outre ses accessoires et son maquillage Mefisto est un homme imberbe au visage fin surmonté d’un petit nez pointu. Un large sourire se dessine le plus souvent en dessous de de son regard moqueur ce qui a bien souvent tôt fait de mettre mal à l’aise ses interlocuteurs. Son corp est élancé et, si l’on s’y attarde outre sa panoplie de costumes, presque cadavérique le bouffon n’ayant que la peau sur les os ce qui contraste avec un naturel énergique. Dépourvu de force physique il se démarque par son agilité et sa gestuelle digne d’un contorsionniste. Il n’a d’ailleurs de cesse d’accompagner ses tirades de gestes amples digne d’une pièce de théâtre.


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Histoire
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♣♥Musique de texte ♦♠


Dame Angéline Laurend issue de la prestigieuse famille de Hauroy était une des cousines de l’actuel dirigeant de la légendaire lignée d’épéistes mais contrairement à ce que son nom laissait évoquer la vieille dame était loin, très loin de s’adonner aux arts de l’escrime ni même de se préoccuper des conflits armée en général. C’était une femme pacifiste qui aurait tout donné pour s’occuper de sa descendance mais qui, malheureusement, infertile n’avait jamais pu mettre à bas un héritier. Loin de connaître une quelconque frustration vis à vis de sa condition sa bienveillance la poussa à s’occuper de ses citoyens les plus vulnérables devenant une mère protectrice aux yeux de tous. C’est sur la route de Hauroy, en plein coeur d’une large forêt de pins, alors que son carrosse revenait de Hauvent après les festivités de L’Ordalie du prairial de cette année que la vieille dame le rencontra. Un bruit sourd de sifflet se fît entendre au devant de la petite lignée de soldat dédié à la protection de la vieille dame, tous s’était arrêté.

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“-Que se passe t il mes braves?” demande Angéline en passant sa tête par la fenêtre du carrosse.

Deux petits garçon était assis sur le bord de la route le premier couvert de suie et de cendre avait les cheveux en broussaille et faisait particulièrement peine à voir. Le second lui se tenait à ses côtés avisant son compère le regard amical, lui était bien plus présentable. Dame Angéline descendit du carrosse et alla elle même parler au garçon couvert de suie avisant avec un rictus de gêne le second.

“-Mon petit qu’est t’il arrivé? Tout va bien.”

Le regard vide du jeune homme vint rejoindre celui plein de bonté de la vieille dame, il esquissa un maigre sourire mais fût bien vite balayé par les larmes. Son camarade le regarda complice ne laissant pour sa part pas les émotions prendre le dessus. Dame Angéline était touché par la détresse du premier garçon elle lui tendit la main.

“-Je suis Angéline Laurend mon enfant, n’ait plus peur je vais m’occuper de toi. Comment t’appelle tu?”

Sa bouche s’ouvrit pour la première fois.

“-..je m’appelle Mefisto. Et lui c’est mon ami Lupin” dit le jeune garçon en pointant du doigt son compère.

La vieille noble acquiesça puis lui tendit la main.

“-Venez donc avec moi. Vous n’êtes pas seuls dans ta condition dans ce pays et mon orphelinat vous accueillera avec joie à Hauroy.”

Lupin jeta un oeil à son ami.

“-Mefisto tu entend ça? Un nouveau chez nous!”

Il acquiesça sous le regard curieux de la bienfaitrice. Puis attrapa la main de la vieille dame montant dans son carrosse suivi de près par

son ami. Le convoi finit par se remettre en marche vers la capitale Haurienne. Dans son sillage, derrière les arbres, non loin de l’endroit où les deux enfants furent récupéré l'on pouvait encore voir les restes fumant de la demeure.

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♣♥Musique de texte ♦♠


L’imposante capitale se dessinait par delà la vitre du carrosse, Mefisto et Lupin n’en revenait pas. L’on pouvait y voir toute la grandeur établie depuis des siècles par les Imblevals et les Laurend. Ce qui semblait être des oiseaux au premier abord se dessinait dans le ciel avec beaucoup plus de majesté en se rapprochant. C’était plusieurs griffons qui sillonnaient le ciel dans un ballet aérien sans doute encore en train de célébrer l’ordalie du prairial. Les deux jeune homme était charmé par le spectacle.

“-C’est de l’art!” entonna Mefisto accompagné de Lupin qui lui acquiesça.

Dame Angéline assise à côté de lui souriait face au jeune garçon qui prenait peu à peu ses aises au fil du trajet et qui venait pour la première fois de s’exclamer.

“-Tu aime l’art mon petit Mefisto?”

“-J’aimerais bien madame mais je n’y connais que trop rien.”

“-Et pourtant tu serais prometteur” affirma Lupin.

La vieille dame toujours aussi souriante acquiesça.

“-Là où nous allons tu aura tout le loisir de t’y intéresser..” lui dit elle.

Le convoi avait franchis les muraille de la cité mais malgré la personne d’importance qu’il transportait ne se dirigea pas vers les hauts quartiers de la cité des Imbleval. Dame Angéline Laurend tout en jouant de son éventail pour chasser la chaleur de la saison ne parut pas plus surprise de la direction du carrosse. Il franchit peu après un superbe portail de fer ouvragée faisant office d’entrée dans une enceinte en grès. Au dedans un immense jardin fleuri s’étendait comme une poumon vert au sein de la basse ville. Au centre de ce dernier se trouvait un large manoir de bois devant lequel une multitude de bambins attendait tous aligné comme il se doit la venue du carrosse.

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“-Bon retour à Hauroy dame Angéline!!!” crièrent t il tous tous ensemble tandis que la vieille dame descendit du carrosse accompagné de Mefisto et de Lupin.

“-Oh mes tendres petits c’est si bon de vous revoir!” dit la bienfaitrice allant faire une bise sur chacun des enfants.

C’est alors qu’un homme rondouillard à lunettes sortit de l’encadrure des portes du manoir toisant du regard Angéline qui finissait de saluer ses protégés. Ce dernier sirotait un drôle de breuvage aux plantes le regard assez sévère.

“-Ah, Albert vous êtes ici. Mon absence n’a pas été trop longue pour eux?”

“-Je vous en prie dame Angéline appelez moi monsieur le directeur devant les enfants c’est le protocol.” répondit t’il tout gêné.

La seule réponse de la noble dame fût un petit rire étouffé par un quinte de toux. Elle fît signe à Mefisto et Lupin de s’approcher.

“-Tenez Albert, voyez ce que je rapporte.” elle leur fît signe de se présenter.

Mefisto quelque peu impressionné par l’homme dont il ne pouvait juger le regard à cause du contre jour sur ses lunettes ouvrit la bouche timidement.

“-Je.. je m’appelle Mefisto et voici mon ami Lupin.”

Son camarade bien plus à l’aise salua bien bas et théâtralement le directeur.

“-Bien le bonjour et merci à vous de m’accueillir moi et mon compère! Excusez le à propos, Mefisto est un peu coincé.”

Surpris par cette remarque Mefisto eut un petit rire nerveux bousculant du coude son ami. Le directeur toujours aussi stricte dans son approche ne bougea pas d’un cil tandis que dame Angéline pris le jeune homme par le bras.

“-Allons suis moi tu est encore couvert de suie. Allons à la douche puis je vais te faire faire la visite” Elle l'entraîna à l’intérieure de la charmante bâtisse suivis de la petite cinquantaine d’enfants tout joyeux de retrouver la noble Angéline.

Pendant ce temps le directeur qui tenait la porte porta un regard peu emplie de sympathie à Lupin qui accompagnait Mefisto de près. Il claqua la porte une fois tout le monde à l’intérieur reprenant une gorgé de son breuvage.

L’orphelinat de Hauroy était la plus grande fierté de dame Angéline. Elle avait dépensé sans compter l’argent de la riche famille des Laurend dans ce petit parc et cette demeure où elle apportait presque chaque semaine de nouveaux enfants que le sort avait séparé de toutes attache. Auprès d’eux elle était un ange gardien, une véritable mère nourricière et même si certain parvenait à se faire adopter par quelques nobles ou riches marchands de la nation ils continuaient de lui rendre hommage dans leur nouveau chez eux. Ainsi malgré sa pauvreté comparé au reste de sa famille tout l’argent que la vieille dame avait dépensé pour aider les démunis s’était transformé pour beaucoup en reconnaissance vis à vis de cette veuve qui avait fait le choix d’user le crépuscule de sa vie pour améliorer l’aube de celles des autres. Elle passait autant de temps qu’elle le pouvait seul à seul avec les enfants les aidant à s’épanouir et trouver un rôle à jouer dans la nations Haurienne à la sortie de l’orphelinat.


Mefisto sortait de la douche essuyait sa longue tignasse noire encore trempée. Lupin lui, l’attendait dehors adossé contre un mur lui souriant tendrement. “-Alors mon ami? Qu’allons nous faire à présent?”


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♣♥Musique de texte ♦♠


Comme à son habitude dame Angéline prenait soin d’emmener au dehors de l’orphelinat ses petits protégés selon ce qu’il voulait faire. Chaque jour c’était un d’eux qui avait la chance de sortir au dehors pour découvrir les miracles de Hauroy. Beaucoup voulaient aller voir les griffons ce que Angéline se forçait à faire pour les rendre heureux, peu à l’aise auprès les animaux des Imblevals, d’autres souhaitait voir les armes à feu, fierté de la ville, ce que la vieille dame acceptait en prenant sur elle préférant mettre l’accent sur sa générosité auprès des enfants plutôt que sur son dégoût de la violence. Chacun revenait de sa journée charmé décrivant à ses camarades ce qu’il avait vécu. C’était parfois la surenchère entre les enfants pour savoir lequel aurait passé la journée la plus fantastique. Mefisto et Lupin eux n’avait pas encore été désigné eux. Entassé dans le réfectoire les enfants parlaient tous très fort comme à leur habitude. Mefisto et Lupin était les seuls silencieux partageant quelques discussions ci et là sur une table à part des autres enfants. Le brouhaha général fût de bien courte durée lorsque le directeur entra en fracassant presque la porte de la pièce à manger en hurlant avec autorité:

“-Silence à présent!”

Une main ridée vînt alors se poser sur son épaule à son grand désarroi. Dame Angéline le regardait l’air bien sérieuse.

“-Allons Albert cessez de geindre à tout va. Laissez donc ces enfants en paix.”

Elle lui fît signe de s’écarter ce qu’il fît en grinçant des dents en profitant pour aller se servir son étrange breuvage de plantes.

La vieille dame entra dans le réfectoire sous les tendres regards des enfants qui n'attendait qu’une chose: être désigné pour la sortie du lendemain. Le regard de la vieille dame passait d’un enfant à un autre, elle ne souhaitait pas de jaloux mais il ne pouvait en être autrement. Son regard s’arrêta sur la table la moins remplie ou se trouvait simplement Mefisto et Lupin.

“-Ouah Mef’! Ce sera peut-être notre tour demain” susurra Lupin à son ami tout content.

En effet dame Angéline s’approcha d’eux. Elle avisa d’abord Mefisto s'apprêta à dire quelque chose puis s’attarda sur le jeune Lupin qui trépignait d’impatience. Elle finit par dire:

“-Demain mes tendres ce sera votre tour de m’accompagner au dehors.”

Un tendre baiser fût apposer sur les garçon puis la vieille dame caressa les cheveux en bataille de Mefisto qui finit par sourire. Le reste des enfants du réfectoire était plus que déçu mais ne le montrèrent pas à leur ange gardien.

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♣♥Musique de texte ♦♠


Le lendemain Mefisto et Lupin côte à côte avec Angéline se baladait dans les rues de Hauroy. Aucun des deux jeunes garçon n’avait réfléchis à l’avance de ce qu’il voulait faire de cette journée très spéciale au dehors de l’orphelinat. Angéline parut surprise, c’était bien les seuls à ne pas réagir de la sorte.

“-Tu m’a dit aimer l’art n’est ce pas Mefisto?” lui demanda t elle en tentant de cerner les goût du petit.

“-Oh oui madame!” s’exclama t’il

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“-Mef’ ça sera un grand artiste madame Angéline! Le plus grand qui soit!” ajouta Lupin pour l’appuyer.

Angéline réfléchis un instant puis acquiesça.

“-Je sais où nous pouvons aller dans ce cas!”

Le trio se dirigea vers la grande place du marché de Hauroy. C’était une vitrine du savoir faire local mais aussi un grand rassemblement d’artistes en tout genre. Jongleurs, acrobates, marionnettiste et autres saltimbanques tentait tout et rien pour attirer le regard et les pourboires des riches passants. Mefisto et Lupin assistait ébahi à chaque représentation accompagné d’Angéline qui s’asseyait non loin trop vieille pour rester debout dans la foule. Elle allait donner une pièce aux artiste quand les deux enfants revenait en souriant comme pour les remercier d’avoir rendu heureux ces deux malheureux après ce qu’ils avaient traverser. En une journée Mefisto avait pris goût à l’art du théâtre et de la magie de rue et son coeur battait la chamade tandis que sur le chemin du retour il tentait d’imiter les représentations qu’il avait vu dans la journée sous les applaudissement incessant de Lupin. Il y eut une dernière vitrine non loin de la sortie de la grande place qui attira l’oeil de Lupin.

“-Tiens tu à vu ça?” dit-il en pointant du doigt l’échoppe.

C’était une drôle de demeure couverte de feuillages multicolore et présentant toutes sortes de liquides colorés en bocal. Angéline voyant l’intérêt du jeune pour le magasin s’arrêta un instant.

“-L’alchimie t’intéresse aussi mon garçon?”

Mefisto répondit à la place de Lupin.

“-C’est.. c’est juste que c’est joli dame Angéline.” dit il en s’approchant d’une étrange fleur bleu sous bocal.

Le gérant à l’intérieur du magasin le vît faire et sortit en trombe.

“-Attention mon garçon ne touche pas à ça! Cette plante est un paralysant très fort tu ne voudrais pas rentrer chez tes parents en civière hein?” s’exclama t il en retirant l’étrangeté bleutée de la portée des jeunes garçon.

Il remarqua alors Angéline derrière eux et fît un courbette bien basse.

“-Oh dame Laurend! J’ignorais qu’ils provenaient de l’orphelinat veuillez m’excuser.”

La vieille dame toussa quelques instants puis agita sa main pour que le marchand se relève.

“-Allons mon brave il n’y a pas de mal vous avez bien fait de prévenir mon protégé du danger. Et d’ailleurs j’aimerais qu’il ne risque plus jamais de se blesser à cause d’une malheureuse plante empoisonnée. Auriez vous un recueil de toutes ces mauvaises herbes à me vendre.” dit elle en avisant Mefisto souriant.

“-Oui.. oui bien sûr cela va de soi dame Laurend.” Le marchand fît un bref aller retour dans sa boutique apportant avec lui un large ouvrage d’alchimie.

Angéline paya et repartit avec les deux enfants qui avait l’air une fois de plus on ne peut plus ravi de leur journée. Elle avisa Mefisto qui souriait de bonheur livre en main.

“-Tu est si beau quand tu sourit mon garçon. Ne l’oublie jamais.” lui dit elle en frottant sa main dans ses cheveux.


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♣♥Musique de texte ♦♠


Donnant le meilleur d’elle même pour les enfant Angéline Laurend s’épuisait jour après jour pour ses protégés. Et elle se refusait d’arrêter ces journée dédié à chacun d’eux. Sa toux qui était passagère finissait par hacher chacune de ses phrases au fil du temps. Quelques années après que Lupin et Mefisto eurent rejoint l’orphelinat ce qui devait arriver arriva. La vieille dame rendit son dernier soupir. A la suite de sa dernière volonté il fût décidé que sa fortune reviendra à son majordome Albert mais que cette somme devrait être dédié aux enfants de l’orphelinat. Le soir du décès chaque enfant eut l’occasion d’entrer dans la salle mortuaire de la bienfaitrice afin de lui glisser quelques mots de réconfort avant qu’elle ne rejoigne le tombeau des Laurend dans les quartiers nobles de Hauroy là où ils n’auraient plus jamais l’occasion de la revoir. Mefisto et Lupin entrèrent dans la salle à deux. Mefisto en particulier était triste son compère lui restait de marbre devant le corps sans vie de la vieille dame.

“-Alors, tu va continuer? Tout mettre en oeuvre pour devenir artiste et la rendre fière?” demanda t il. Mefisto regarda son ami d’enfance.

“-Je pense.. j’espère avoir ce qu’il faut.”

“-Allons Mef’ tu est quelqu’un de doué je suis sûr que tu épatera n’importe qui avec tes tours! Je suis bien placé pour le savoir.” Le petit bonhomme réservé souria.

“-Merci Lupin.. je ne sais pas ce que je ferais sans toi.”

Après un court moment de silence les deux sortirent de la salle mortuaire. L’enfant qui attendait après eux dans la file indienne toisa Mefisto le regard plein de dégoût s’attardant sur Lupin qui ne lui prêta même pas attention en sortant. Derrière lui Albert se tenait contre le mur son breuvage en main veillant à ce que aucun chahut ne vienne perturber le deuil de sa défunte maîtresse. Le duo sortit du bâtiment et alla dans le large jardin qui entourait la propriété. Là où ils étaient tranquille dans les bordures du mur d’enceinte. Mefisto bouquinait son livre d’alchimie sous un arbre, dernier cadeau de Angéline, tandis que Lupin, debout devant lui, le regardait faire en silence. Non loin d’eux, alors que les nuages se dispersait, un fin rayon de soleil descendit sur Hauroy. Là sur le sol fertile du jardin de l’orphelinat venait de pousser une petite fleur à pétales bleus.

Quelques années passèrent


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♣♥Musique de texte ♦♠


Le spectacle allait commencer, Lupin se tenait non loin de l’artiste en préparation fiers d’être à ses côtés. Lui se maquillait et finissait d’ajuster son costume rouge et noir de scène.

“-Bien c’est l’heure.” dit Mefisto en se recoiffant et en entamant un pas de danse décomplexé.

Il s’avança sur la grande scène et une fanfare triomphante amorça le grand numéro. Mefisto en costume, le visage peint était vraiment magnifique à voir. Il inspirait la magie et l’exotisme par sa simple présence. Les applaudissements endiablés de la foule se calmèrent pour laisser place au mystère apporté avec la venue du grandiose magicien. Mefisto attendit le calme pour sortir un mouchoir coloré. Il plaça sa main dessous l’agita pour d’un mouvement sec le fît se transformer en une nuée de colombes qui s’en allèrent voltiger au dessus de son public. Ne s’arrêtant pas là il commença tout en dansant à claquer de ses doigts et à chacun des claquements une multitude de confettis semblant apparaître de nulle part venant tel des feu d’artifices illuminer de mille et une couleur la scène. D’un autre claquement aussi vif les lumières s'éteignirent et il disparut aussitôt dans les ténèbres. Puis, subitement apparurent sous le chapiteau d’innombrables flammèches colorés venant recréer le firmament pour le plaisir des yeux de la foule en délire absolue. Toutes les lumières vacillantes se mirent à converger vers un point central de la scène créant un petit brasier puis un immense incendie dans lequel on pouvait entre apercevoir la silhouette happé par les flammes du magicien. Il écarta brusquement les bras faisant revenir la lumière dans toute la pièce et écartant par la même les flammes dans un flash de lumière magistrale. Le public était à bout de souffle abasourdi de vivre pareille expérience. C’était une apothéose artistique, un spectacle inouï oui de l’art à l’état brut. Et chaque spectateur le lui rendait bien par un applaudissement tonitruant. Ses oreilles vrillait d’extase c’était le son du grand triomphe artistique et de la réussite mais bien vite les applaudissement commencèrent à ressembler peu à peu au crépitement incertain du feu alors son sourire vacilla.

Une cuisante douleur à la tempe vînt achevé le spectacle..

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♣♥Musique de texte ♦♠


Mis au sol son sang perlait de son front sur les pavés de la grande place. Personne ne prêtait vraiment attention au gamin déguisé en bouffon qui venait de se recevoir un roc en pleine tête. Pas de confettis, pas de colombes, pas de firmament et encore moins de public. Seuls les applaudissements trouvaient un écho dans la pluie ricochante qui martelait le sol de Hauroy.

“-Rentre chez toi sale malade!” lui lança l’un des passants du groupe qui lui avait jeté la pierre avant de partir en ricanant.

Mefisto toujours à terre se mit à sourire, pouffant instinctivement toujours perdu dans son esprit puis plissant les yeux pour se rendre compte de où il se trouvait. Lupin lui attendait dans la ruelle dérobé juste derrière lui une ombre découpait nettement son visage mais il ne quittait pas une seule seconde son ami de toujours des yeux, des yeux compatissant mais empreint de colère. Il s’approcha de son ami blessé et s'accroupit à côté de lui.

“-Allez debout.. on rentre. Ce public n’en valait pas la peine de toutes façon tu mérite mille fois mieux.”

Mefisto toussa quelques gouttes de sang puis ignora la main tendu de son ami préférant s’aider du mur derrière lui pour se redresser.

“-Merci Lupin.. merci..” murmura t il tandis qu’il prit ses affaires de magie et la route de l’orphelinat.

La pluie battante accompagna les deux garçon vers leur seul chez eux. Ils étaient désormais assez grands pour sortir à leur guise et travailler du mieux qu’il le pouvait. Personne n’avait adopté d’enfant à l’orphelinat depuis le décès de Angéline Laurend laissant la génération mûrir entre les murs du domaine. Le portail en fer ouvragé commençait à sentir les sévices du temps s’entrouvrant avec grincement à la venue des jeunes garçons. Ils mirent leurs affaires au sec et allèrent se mettre au chaud dans le réfectoire. Ils étaient toujours seuls à leur table. Mefisto regardait les autres enfants groupé dans le reste de la salle hésitant. Lupin ne le lâchait pas du regard et l’arrêta net.

“-Ici aussi le public est moisi Mef’. Ne t’inquiète pas tant qu’on est tous les deux on peut bien se passer des autres enfants? Hein? Ils n’ont jamais rien fait pour nous.”

Mefisto sanglotait presque ramassant ses accessoires de magicien dans un coin de la table.

“-Je.. je sais mais c’est depuis que dame Angéline est partit je me sens.. si mal.” dit il mâchant chacun de ses mots.

Lupin se figea les dents serré. Puis il lui pris les épaules et le secoua sans ménagement.

“-Je suis là moi! Ne reste pas là à te morfondre à chaque coup dur sourit un peu! N’est tu pas le plus grand artiste de rue de tous les temps après tout?!” encouragea t il.

“-Le plus grand artiste..” répéta le jeune homme.

Le directeur entra dans le réfectoire et posa ses yeux sur Mefisto en hargne. Il sirota son breuvage nerveusement comme à l’accoutumé puis lui fît signe. Mefisto jeta un dernier coup d’oeil à Lupin puis se rendit dans le bureau d’Albert.

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♣♥Musique de texte ♦♠


Mefisto était assis sur une chaise en bois inconfortable face à lui le directeur jugeait chacun de ses faits et gestes toujours aussi stricte. Il pris une gorgé de son breuvage plaqua sa tasse contre le bureau et commença son sermon.

“-Tu t’est encore battu Mefisto.. Couvert de sang.. qu’en penserait dame Angeline hein? Tu peux me le dire?” grogna t’il

“-Ce n’est pas moi ce sont les gens de la ville ils..”

“-Ferme la petit merdeux je ne t’ai pas autorisé à parler.” Coupa t’il sec.

Il reprit une gorgé de son breuvage.

“-Je sais que tu est.. spécial mon garçon. On l’a toujours su mais il va falloir que tu arrête avec ce maquillage stupide et ces tours de passe passe ridicule..”

Mefisto avait la tête qui bourdonnait il lâcha quelques mots le plus silencieusement possible.

“-Mon art c’est toute ma vie monsieur je..”


CLACK
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Un violent coup de ceinture vînt lui arracher la peau de la joue. Il toucha sa nouvelle plaie sur le visage avec horreur tout en relevant les yeux vers le directeur. Il n’avait plus rien d’un gérant d’orphelinat ses yeux fulminait derrière ses lunettes et ses mains serrait avec force son ceinturon.

“-Je t’ai dit de la fermer! Regarde moi.. forcé de m’occuper de morveux comme vous tous car personne ne veut de vous. Et tout ça pour honorer la mémoire de cette vieille folle.”

Il donna un autre coup sur les bras du garçon qui protégea son visage.

“-Forcé de devoir boire ce médicament pour ne pas devenir DINGUE à vous entendre hurler à longueur de journée!”

Un autre coup.

“-Forcé de gaspiller tout cette argent dans ce maudit orphelinat!”

Un autre.

“-Vous auriez mieux fait de mourir que que de vous faire ramener ici!”

La chaise bascula et le jeune homme avec. Il alla se réfugier en rampant. Couvert de plaies et tétanisé dans un coin de la pièce. Le directeur en furie le frappa encore et encore jusqu'à l'essoufflement. Puis il finit par lui prendre les cheveux et le traîner hors du bureau. Il l’emmena jusque dans un placard où l’on rangeait les affaires sans importance et l’y jeta sans ménagement

“-La prochaine fois tu quittera cette orphelinat d’une manière ou d’une autre… pauvre déchet. En attendant réfléchis bien là dedans.”

Il se retourna, dans le couloir et fît face au regard sombre de Lupin qui se tenait devant la porte. Son camarade avisa le directeur, ils échangèrent un regard l’un l’autre. Le directeur eut un rictus de dégoût et ferma la porte en la claquant d’un grand coup puis quitta le couloir. Lupin alla s’asseoir de l’autre côté de la porte le visage de plus en plus empreint de haine.

“-Tu va te laisser malmener ainsi Mef’? Clack.Toute ta vie à subir ce vieux malade? Clack. Tu serais pas en train de devenir fou à force d’entendre ces coups de fouets? Clack.”

“-Clack clack clack.” répéta t il encore ensanglanté.”

Lupin se rapprocha davantage de la serrure.

“-Mef’.. qu’est ce que tu attend au final? Tu n’en a pas marre?”

Les deux enfants restèrent là. L’un dans les ténèbres l’autre en pleine lumière pendant ce qui parut être une éternité.

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♣♥Musique de texte ♦♠


Le corps recouvert de lacérations et de blessures Mefisto prenait son maigre repas au réfectoire loin de tout les autres enfants qui comme lui avait mûrit. Seul Lupin restait à ses côté le regard insistant sur chacun de ses faits et gestes. Lui n’avait pas la moindre blessure aucune imperfection ne venait l’impacter.

“-Il ne pouvait rien lui arriver.” pensait Mefisto de son vieil ami.

Pourtant, plusieurs orphelins commencèrent à s’agglutiner autour de sa table ce soir là. Ils formèrent un cercle de plus en plus menaçant. Lupin continuait lui de fixer son ami sans broncher. Un des enfants s’avança de plus près encore.

“-Hey, sale malade! T’en a pas marre de traîner avec lui?” Dit l’un d’eux pointant du doigt Lupin.

Mefisto ne savait trop quoi répondre il bégaya quelques mots confus.

“-C’est mon ami.. mon seul ami..”

“-Tu ne vois pas ce qu’il te fait à la caboche ton seul ami Mefisto?” dit t’il en posant sa main sur l’épaule du Lupin qui n’y prêta aucune attention toujours le regard plongé dans celui de son comparse.

“-Il serait tant qu’on t’en débarasse. Que tu sois normal.” harga un autre orphelin avec beaucoup d’approbation des autres.

“-Dé..débarrasse..” répéta Mefisto complètement perdu.

Lupin pris la parole mais pas envers les autres enfants.

“-Tu n’en a pas marre Mef’..?” dit il calmement tandis que la poigne de l’autre commençait à le tirer hors de table.

On le traîna sur le sol du réfectoire. Mefisto se leva en hâte

“-Attendez qu’est ce que vous faites!” Hurla t il

Il fût stoppé net par un croche patte d’une brute qui écrasa son petit nez pointu sur le parquet tandis que deux autres garçon bagarreur se mirent à le plaquer au sol lui laissant juste assez de marge de mouvement pour relever la tête et voir son ami.

“-Tu n’en a pas marre?” Répétait Lupin tandis qu’on le traînait vers la cheminée encore en activité.

“-Arrêtez! Stop!” Hurla Mefisto.

Le regard de Lupin ne changea pas. Pas même lorsqu’il tomba dans les flammes, pas même lorsqu’il prit feu. La petite marionnette de bois se consuma lentement sous les yeux impuissant de Mefisto.

“-Tu n’en a pas marre?”

Dans l’encadrure de la porte Albert avait observé toute la scène avec délectation. Il croisa brièvement le regard vide de Mefisto puis satisfait quitta la pièce en faisant un signe d’approbation aux brutes qui lâchèrent le jeune artiste lui assénant en passant quelques coups de pieds.

Un chaos monstrueux bourdonnait dans l’esprit fracturé du jeune homme. La pièce était redevenu vide et silencieuse. Rien, plus une brise, plus un grincement, plus d’intervention de Lupin. Il était seul désormais…


“-Tu est si beau quand tu sourit mon garçon.”


“-Sourit un peu Mef’”



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♣♥Musique de texte ♦♠


Albert comme chaque soir revint faire les comptes de l’orphelinat à son bureau. Une tâche qu’il savait inutile mais que son esprit calculateur le forçait à effectuer quotidiennement. Encore une fois il cocha dans les registres qu’aucun orphelin n’avait été adopté. Il n’attendait pour sa part qu’une chose, qu’ils deviennent adultes et qu’il puisse disposer de l’héritage de Angéline à sa guise. Tandis que le vieil homme écrivait son mal de crâne vint une fois de plus le torturer. Il chercha son médicament avec hâte ouvrant tiroir sur tiroir. Il trouva enfin les plantes nécessaire à calmer ses maux. Il prit soin d’écraser les herbes et de les jeter sans ménagement par habitude dans son breuvage. Sans attendre il bu, chassant la douleur. Il se remit aux comptes mais quelque chose sembla le prendre aux tripes. Il plissa les yeux sur son breuvage, ce dernier avait pris une lueur bleuté. Il voulu s’exclamer mais rien ne sortit de sa bouche, il était immobile. Seul ses pupilles pouvait encore se mouvoir. Tétanisé le directeur chercha un échappatoire son regard se perdit sur la porte de sortie. Dans l’encadrure un large sourire attendait son regard terrifié.

“-Sacré tour de passe passe monsieur le directeur hein? huhuhu”

Mefisto entra bouteilles d’alcool en main.

“-Je venait porter un toast à mon départ. Ahaha! Vous avez bien entendu Albert je vous libère de ma présence ne me remerciez donc pas huhu!”

L’homme incapable de réagir ne put que suivre le jeune homme du regard. Ce dernier s’approcha de lui et lui versa dans son breuvage vide une large quantité de rhum. Il leva le verre.

“-A la votre!”

Il le vida sur le visage de l’homme suivit du reste de la bouteille, et de la suivante.

“-Bien, laissez à présent moi vous montrer un autre tour. Le clou du spectacle” dit Mefisto en claquant des doigts.

Une flammèche apparu sur l’un d’eux après un court instant. Le directeur pleura en silence tandis que la flamme se jeta sur lui et le dévora instantanément. Assis dans son fauteuil la mort qu’on décrivait comme la plus atroce qui soit devint un spectacle silencieux macabre. Aucun hurlement ne vint perturber le crépitement des flammes cette fois-ci. Mefisto pouffa de rire en sortant de la pièce qui prenait feu peu à peu. La chaleur des flammes le son des meubles s’affaissant carbonisé réveilla un à un les enfant endormis dans l’orphelinat. Ils se précipitèrent vers les issue mais les portes étaient scellées et les fenêtre trop haute. Mefisto alla dehors dans le jardin regardant le spectacle agitant ses mains au gré des flammes naissante et des hurlements étouffés de ses congénères en proie à une mort inévitable. Certains sautèrent dans le vide s’écrasant sur le sol et rampant vers un endroit sûr mais étaient trop lent pour le brasier. D’autres ressortait des entrés du rez de chaussé en feu et se roulait au sol avant de s’éteindre immobile. Mefisto riait aux éclat tandis que les flammes illuminait ses petits yeux d’un orange éclatant, c’était un spectacle grandiose, de l’art à l’état brut. Le regard du garçon n’avait plus rien à voir avec celui recueillit par la douce Angéline.

Les autorités de Hauroy eurent beau jeter de l’eau depuis les cieux à l’aide de Griffons rien ne pût arrêter l’incendie. Le soleil pointa à l’horizon de cette nuit terrible.


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♣♥Musique de texte ♦♠


Les cendres venait à peine de redescendre accompagné des premières lueurs du jour, de la petite bâtisse en forêt ne restait désormais que poutres calcinées et fumée blanche. Le petit garçon lui était assis non loin de l’incendie, seul, visionnant son chez lui devenu cendres le visage inexpressif. Son regard se porta sur la main noire écrasé par une bûche dans les décombres, le seul élément du paysage rappelant que la petite maisonnette tenait lieu de logit à quelqu’un avant tout ceci. La chaleur s’en allait peu à peu laissant place à la fraîcheur de la matinée tandis que l’enfant amorça son premier mouvement, ses oreilles bourdonnaient encore des hurlements qui avait laissés place aux crépitements du feu eux-mêmes remplacés par le chant matinal des oiseaux que les flammes ne semblait avoir nullement perturbés. Il se releva essuyant les cendres de ses habits et rentra dans son chez lui. L’ossature du bâtiment était désormais dépourvu d’un toit. Approchant d’un des deux corps enfouis dans les décombres l’enfant s’agenouilla et entrepris d’ouvrir la main de la victime méconnaissable. Il récupéra dans celle-ci un coutelas noirci par la longue nuit mais toutefois toujours coupant. Il hésita longuement l’arme en main tantôt l’approchant de son cou tantôt de son ventre. Il y renonça. Très lentement le petit garçon commença à gratter la lame contre les restes en bois de la bâtisse. Il tailla encore et encore un morceau de bois noir jusqu'à lui donner un semblant de forme. L’opération dura longtemps tandis que, attelé à son travail, il n’exprimait aucune émotion. Le morceau de bois s’affina jusqu'à ressembler à une petite marionnette de bois. Son oeuvre terminée il esquissa un maigre sourire tandis que des larmes perlaient sur son visage de jouvenceau.

“-Je vais t'appeler Lupin..”

L’enfant et son nouvel ami quittèrent la maisonnette et rejoignirent le sentier tandis qu’un carrosse arrivait non loin dans la forêt de pins. Les gardes s’arrêtèrent et laissèrent sortir une vieille dame qui s’approcha des deux amis.

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